Thursday,Sep11, 202507:00 PM

Nicolas Bernard / Lecture de « Plus ou moins tout », Une réécriture oulipesque de la Bible

Le Samovar (Bagnolet)

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La contrainte est une formidable partenaire d’écriture. Elle propose constamment, donne son avis à tous moments. On ne peut pas écrire ceci, mais l’on peut écrire cela. En nous privant de liberté, elle nous pousse à chercher la liberté. Qu’est-ce qu’on gagne quand on perd ?   La contrainte, c’est la Pythie qui interroge le marc de café.  C’est un : «  et si… » qui nous invite à imaginer avec moins. Avec, parfois, au détour d’une idée, l’impression de trouver plus, grâce à l’écriture. André Gide au sujet de la contrainte : "L’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de libertés."    Pour moi, écrire, c’est un peu comme aller à la pêche. Sauf que les poissons sont des mots. Mais, contrairement au pêcheur qui se contente d’inventer et d’adapter son matériel aux poissons qu’il pêche et au milieu dans lequel ils vivent, j’ai le sentiment d’avoir aussi aux le pouvoir d’inventer le ruisseau, la rivière ou parfois, au risque de m’y noyer, l’océan dans lequel je jette ma ligne.   Les contraintes littéraires que je me donne m’aident à créer des mondes dans lesquels pêcher.  Je profite de ces moments doux et intenses pour faire émerger des récits qu’une IA, dans peu de temps (déjà ?), saura certainement faire naître bien plus vite et peut-être mieux que moi. Mais j’aurais toujours le plaisir d’aller à la pêche, moi.    J’ai commencé l’écriture de ce texte il y un peu plus de quatre ans.  En écho à « la disparition » de Georges Perec je me suis d’abord amusé à écrire un texte dont la seule voyelle autorisée serait le e (ignorant que Perec l’avait lui-même déjà fait dans « les revenentes »).  Les mots Genèse, Éden, Ève, serpent, Être Éternel se sont vite invités, et je me suis retrouvé en train de réécrire -en toute modestie- La Bible… Par la suite, j’ai varié les contraintes littéraires faisant surgir dans cette « bible », d’autres mondes.  Chaque personnage amenant, avec les voyelles que contient son nom, une espèce d’ADN. 

Formé au CNAC, diplômé du Conservatoire de musique de Dijon, Nicolas est cofondateur de la compagnie des Nouveaux Nez avec lesquels il crée de nombreux spectacles. En 2008, il crée Folygamie avec Raquel Esteve Mora. En 2009, Nicolas remporte le Grand Prix de la Sacem pour la meilleure musique de film professionnel pour la musique du film d’animation Les escargots de Joseph de Sophie Roze. Après la tournée dans les GOP en Allemagne avec Raquel, Nicolas met en scène et joue dans Corpus Mentalus en 2012 pour le Festival d’Alba-la-Romaine. En 2013, il participe à la création de Kékidilepetilapin… ? Avec Raquel Esteve Mora, il crée le Duo Bonito en 2014. 1er spectacle : Chansons à Risques (240 représentations à ce jour) 2e spectacle : Comedia Bonita (premières prévues en octobre 2021)Compositeur-arrangeur, il signe de nombreuses œuvres pour les spectacles des Nouveaux Nez et le cinéma d’animation. Il écrit actuellement des chansons avec Raquel Esteve Mora pour le Duo Bonito. Nicolas est formateur à la Cascade.

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